vendredi 19 janvier 2018

Le collectif apporte le débat sur l'accès à l'emploi à l'EVAM


Aujourd’hui 19 janvier 2018, le Collectif Droit de Rester s’est invité à un repas organisé à la cafétéria du siège administratif de l’EVAM (route de Chavannes 33, Lausanne) pour rappeler à la direction de l’EVAM et aux autorités en charge de l’asile dans le canton de Vaud, leur revendication au droit au travail et à la formation et leurs demandes d’amélioration des conditions de vie dans les foyers. Muni·e·s de pancartes et de tracts, les membres du Collectif Droit de rester ont interpelé M. Dürst, Directeur de l’EVAM, M. Philippe Leuba, ainsi que les autres cadres et responsables politiques présents sur la situation des personnes déboutées vivant dans les foyers, subissant des règlements inhumains et forcées à l’inactivité en raison de l’interdiction de se former ou de travailler qui leur est imposée, parfois depuis de longues années.

Pour rappel, une pétition en faveur du «Droit au travail et à la formation pour toutes et tous!» a été lancée le 26 novembre 2017. La récolte de signatures est toujours en cours. En effet, près de 800 personnes déboutées de l’asile vivent dans le canton de Vaud, certaines depuis des années leur renvoi étant impossible ou inexigible, sans avoir la permission de faire une formation ou de travailler. Pourtant, le droit au travail, comme le droit à la formation, sont des droits fondamentaux de chaque être humain. Une copie du dossier a été remise en mains propres aujourd’hui à Philippe Leuba.

La situation des jeunes est particulièrement dramatique. Arrivé·e·s en Suisse souvent mineur·e·s, ils et elles ont fait l’école obligatoire dans le canton, avant de commencer un apprentissage, et de le terminer lorsqu’il n’est pas interrompu par la fin d’une procédure d’asile. Malgré leur formation, ces jeunes se retrouvent ensuite sans activité, condamné·e·s à une assistance minimale alors qu’ils et elles ont des compétences reconnues qui pourraient profiter à la société. Il en va ainsi par exemple de M.A.K., d’origine ivoirienne, qui a obtenu un CFC en soins et santé communautaire, avant de recevoir une interdiction de travail. Habitant Lausanne depuis 7 ans, M.A.K explique: «Je me sens inutile, on m’assujettit en me condamnant au rang d’assisté au strict minimum vital, dans l’anonymat total, désœuvré avec l’interdiction de travailler malgré ma bonne volonté et ma promesse d’engagement. Psychiquement ce système est dégradant et inhumain.»

Cet été, le Collectif Droit de rester avait également déposé à la direction de l’EVAM une lettre demandant l’amélioration des conditions de vie dans les foyers. À ce jour l’EVAM n’a toujours pas répondu et les réponses reçues de la part du Conseiller d’État Leuba n’ont satisfait à aucune de leurs revendications.

Le Collectif et les personnes concernées désirent, par l’action d’aujourd’hui au siège de l’EVAM, attirer l’attention sur la situation inacceptable des personnes vivant à l’aide d’urgence depuis des années dans le canton de Vaud et privées de leurs droits fondamentaux.




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